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Chapitre 2
Depuis que Ryuga lui avait donné la liste des élèves, Damian les répétait chaque jour, espérant retrouver une partie de sa mémoire, seulement, il restait bloqué sur tous, à part le nom du professeur, le professeur principal. Il s'en rappelait de lui, et d'ailleurs, il allait arriver prochainement dans l'après midi à fin d'apporter des nouvelles du collège et son soutien personnel et ceux des camarades. Ryuga, toujours présent au chevet du garçon, se trouvait là quand l'adulte arriva, accompagné par le docteur. Bryhat devait s'occuper des autres enfants, au foyer, alors il ne pouvait plus vraiment se permettre de venir chaque jour, ce pourquoi Ryuga le faisait à sa place.
Lorsque Mr Helea arriva, Damian s'occupait en dessinant. Sa vue se débloquait petit à petit, bien qu'une partie restait toujours floutée. Mais il persévérait, il voulait voir comme avant, car ça, il s'en rappelait, les vues depuis sa maison, loin, chez ses parents. Ryuga lui avait un peu expliqué pourquoi il parlait de foyer et d'assistants d'éducation. Apriori, Les parents de Damian l'avait laissé un moment car ils devaient s'absenter. Le blandin ne connaissait pas réellement l'histoire et ne voulait pas dire n'importe quoi, à force il s'attacher à ce gamin et se refusait un peu à lui faire de la peine.
-Comment vas-tu, Damian ? demanda le professeur, sourire aux lèvres, heureux de voir son élève en meilleurs forme que ce qu'il avait entendu dire.
-Je vais bien. Je vois un peu... un peu flou. Et je n'ai mal nulle part.
-C'est une bonne chose. Tu ne t'ennuies pas ici ?
-Pas vraiment... Ryuga est là alors... Je ne suis pas seul.
Le garçon en question ne prit pas même la peine de lever son regard de son bouquin, trop préoccupé à se faire discret, les profs, il n'aimait pas ça, et l'idée d'entamer une discussion avec un lui donné la nausée.
-Je t'apporte des gâteaux de la part de la classe. Ils attendent ton retour. Surtout Sora et Zeo. Ils m'ont confié une lettre pour toi. Ils ne voulaient pas venir te voir au risque de te rendre mal à l'aise.
-Oh... Je vois...
Damian prit les deux enveloppes et les déposa sur sa table de chevet, tout comme la boite de gâteaux. Le professeur lui parla alors des cours qu'ils avaient faits, il lui donna un devoir de mathématiques auquel la note attribuée était un 19/20. En peu de temps, il en vînt au problème de son amnésie et demanda si cela lui poserait un grand problème au collège. Il répondit qu'il n'en savait rien, et qu'il lui restait prés de deux semaines pour se rappeler.
-Et puis il y a Ryuga. Il m'aidera.
-J'suis pas ton album mémoire, répliqua sèchement le concerné. Tes souvenirs sont à toi, pas à moi.
-Heu... Oui...
Mr.Helea fut choqué par ces paroles froides et lui fit une petite leçon de morale dont l'adolescent n'écouta aucuns mots, trop préoccupé désormais par le devenir de son héro dans sa bande dessinée. Non. Vraiment, il s'en fichait royalement de ce que pouvait lui dire cet homme, et il s'en ficherait toujours. De ce fait, il exaspéra ce professeur qui fini par vite s'en aller.
-Tu ne l'aimes pas ? demanda Damian, une fois seuls.
-Quoi ?
-Le...heu... Helea, tu ne l'apprécie pas ?
-Du tout. C'est un de ces gars saoulant qui ne pensent qu'à faire des leçons. J'en ai rien à foutre de lui.
-Oh. Je vois.
Le silence retomba brusquement, ce pendant un très long moment. Jusqu'à ce que, ennuyé, Ryuga s'en aille faire un tour dehors. Depuis quelque temps, un garçon aux cheveux vert venait lui adresser la parole lorsqu'il se calait sur un banc, dans le parc. Ce jeune homme, à peine plus jeune, se nommait Kyoya Tategami. Et ce dernier se trouvait déjà assit quand l'autre arriva.
-T'es encore là toi ?
-J'peux te poser la même question.
-Ben, t'sais bien que j'suis là pour quelques temps encore.
-Ton Damian n'est pas encore guérit ? Il devrait être sorti depuis, non ?
Ryuga avait finit par avouer les raisons pour lesquelles il se trouvait dans ce bâtiment chaque jour qui passait. Sans pour autant évoquer le comment du pourquoi l'autre se retrouvait alité. Ainsi, à force de trainait dans le parc et les couloirs, il finit par rencontrer ce gars.
-Tu fais quoi déjà dehors ?
Le blandin avait prit l'habitude de se rendre en premier sur ce banc, et d'attendre que le temps passe, tout seul, pendant un instant, avant que l'autre ne pointe le bout de son nez.
-Ma sœur n'a pas de pause. Elle est en urgence là. Donc j'attends qu'elle finisse pour la voir.
-Ok.
-Quand je pense que tu étais dans mon collège, et qu'il aura fallut ça pour se parler.
-Les deux isolés du collège se retrouvent dans un hôpital ! C'est clair que c'est étrange.
Ils parlèrent de tout et de rien, amusé, intrigué, craintif. Tous les sujets passaient par leur bouche. Ryuga ressentait une certaine satisfaction à communiquer ainsi avec un gars des rues et s'en faire un passe temps durant ses longues attentes dans ce bâtiment.
-Donc tu tarderas pas à partir pour le bahut de ton protéger ?
-J'le protège pas. Je suis payé pour être à ses côtés. C'est mon distributeur de billets.
-Haha ! T'as une manière étrange de voir les choses !
-Pas plus étrange que toi. T'attends ta sœur aussi souvent que possible ici juste pour lui dire bonjour et partir.
-Ha ! D'ailleurs ! T'aurais pas un frère toi ?
L'aîné fit de gros yeux, surprit, mais détourna rapidement la tête pour fixer un autre banc sur sa droite. Au vue de sa réaction, Kyoya touchait un point sensible. Plusieurs secondes passèrent, une vieille femme en fauteuil roulant passa devant eux, faisant s'ébruiter les petits cailloux entre eux et contre les roues.
-Tu veux pas en parler ?
Ryuga laissa s'échapper un souffle, amusé par la question. Parler ? Parler pourquoi ? Qu'est ce que ça lui apporterait ? En quoi l'autre serait intéressé ? Où pourrait t on trouver une utilité à divulguer une chose personnelle comme celle-ci ? Et puis, actuellement, son frère, il n'en avait pas de grandes nouvelles, ni de ses parents d'ailleurs. Ryuga seul s'était enfuit, délaissant la maison familiale, tout seul. Apres tout, s'il était resté...
-Ryuga ? Tu sais, t'es pas obligé de répondre.
-Comment tu sais ça ?
-quoi ?
-Comment tu sais que j'ai un frère ? Personne ne le sait. Comment tu peux être au courant ?
Son frère était plus jeune et n'avait jamais été dans un collège de la ville. Il vivait dans la campagne, à une trentaine voir quarantaine de kilomètre. Comme il y avait une ville plus imposante et plus prés, jamais il ne venait dans celle où vivait son aîné. Le garçon aux cheveux vert expliqua alors qu'en réalité il l'avait croisé dans la galerie marchande, dans cette fameuse ville plus grande, à l'occasion d'une fête, un ou deux ans auparavant. Surpris de rencontrer un gars de son collège, il avait tenté une approche, mais s'aperçut bien vite qu'il ne s'agissait pas de la même personne.
-Donc c'était ton frère, et pas toi. Il se promenait avec des amis à lui, donc un gamin en tenue d'école primaire, il courait partout et réclamait des jeux. J'ai pris une photo, sur mon ancien portable. J'te l'apporte demain.
Sentant qu'il avait fait intrusion un peu trop loin dans la vie du blandin, Kyoya se leva et dit au revoir avant de partir à l'intérieur du bâtiment, attendre avec le personnel de l'hôpital. Pendant ce temps, seul sur son banc, l'autre ruminait de vieilles choses.
Plus tard, il remonta tenir compagnie à Damian puis rentra au foyer.
C'est ainsi que passa près d'une semaine, tranquillement. Le malade retrouvait déjà toutes ses forces, sa vue de nouveau à la normale, sa jambe proche de la guérison, et son amnésie semblait se dissiper un peu sur certaine choses, surtout de ce qu'il vivait auprès de ses parents. De vagues souvenirs sur sa vie en foyer remontaient, et pour ce qui était du collège, le peu qu'il parvenait à percevoir lui semblait étrange.
-Tu as déjà frappé quelqu'un ?
Surprit par la question soudaine, Ryuga releva la tête. Il se rendit compte que depuis quelque temps il ne s'était plus attardé sur le corps de son cadet, alors qu'habituellement, il le fixait intensément et observer le moindre morceau. Alors que la il avait plutôt tendance à l'éviter et s'ennuyer de lui.
-Ouai. Et ensuite ?
-C'est forcement mal ?
-T'as des questions plus pourries encore ? En général c'est mal de frapper quelqu'un, non ?
-Mais t'es pas quelqu'un de mal, toi !
Il eu beau chercher dans tout les sens, ce que disais l'autre devenait ridicule... Pourquoi de telles interrogations ? Il se souviendrait d'un moment où quelqu'un frappait une personne ? Et ensuite ? Qu'est ce que ça pouvait bien faire. Puis raconter que l'aîné ne figurait pas comme malveillante...
-J'suis p'tet pas quelqu'un de mal, mais j'suis pas quelqu'un de bon. C'est quoi ton problème ? Tu te rappelles d'un truc ?
-Oui... Je me battais avec des personnes, mais je ne vois pas les raisons... Je ne sais même pas si... si je ne me battais pas juste pour l'amusement... !
Ryuga se leva alors à fin de se mettre sur le côté du lit, en face du garçon assit sur son lit. Il le toisa durant un court instant et finit par appuyer du bout de son index sur la joue gauche du blessé. Ce dernier ne comprit pas la signification de ce geste et resta silencieux, attendant la suite. Qui arriva.
-Tu es stupide. T'aurais pas plutôt d'autres trucs à réfléchir ? Ça se trouve t'as une copine et tu le sais pas.
-J'en ai pas.
-comment tu le sais ?
-Les lettres de Zeo et Sora le mentionne. D'ailleurs, apparemment ce sont des amis. Sora est un camarade de classe et Zeo un ami de longue date, il me demandait si je me rappelais de l'endroit où nous avions brulé nos cahiers, en primaire.
-Oh ? Tu as fais ce genre de choses ? Ridicule.
-Et toi ? Parles moi de toi. Je sais rien sur toi alors que tu veilles sur moi tout le temps.
-T'es mon gagne pain, normal, non ? J'ai rien à dire moi.
-Tu n'as jamais rien fais ? Avec ta famille ? Des amis, des frères et sœurs ?
Le grand tiqua. Encore cette histoire de frère ? Mais qu'avaient donc les gens avec le fait d'avoir une fratrie? Sérieusement, qu'est ce que ça pouvait bien faire ?! Cependant, en s'interrogeant quelque peu, il remarqua que ces choses là, il n'en avait parlé qu'à très peu de monde... Enfin peut être personne... Qui savait pour ses parents ? Qui savaient pour son frère ? Qui savait pour lui-même ?
Enervé devant le fait que ce Damian représenté la seule personne à lui avoir demandé une chose pareil, il se frotta la tête frénétiquement avant de souffler un grand coup. L'envie de tout déballer le démangé. Mais il ne devait pas. Il ne devait pas dévoiler tout ça.
-J'ai un frère. Plus jeune que toi. Il vit avec mes parents. C'est tout.
-Il s'appelle comment ?
-Ry... Ryuto.
-Tu aurais une photo ?
L'aîné répondit sèchement que non, puis se remémora que Kyoya, si. Depuis leur dernière rencontre, il prenait la peine de l'éviter. Pourquoi ? Mystère. Il ne se sentait juste pas capable de lui adresser la parole à nouveau. Mais là... Là il se rendit compte que ce gars possédait quelque chose qui lui était cher. D'un vif élan, il sorti de la chambre et traversa un long couloir pour dévaler des étages et prendre la porte d'entrée. De là, ce fut une course en direction du banc encore libre. Son cœur battant, il respira plusieurs grands coups puis regarda l'heure. Kyoya n'arriverait pas avant bien une heure. Fatigué par le cirque qu'il venait de faire, Ryuga laissa son regard vagabonder dans le parc. Des personnes âgées, des handicapés, des personnes aux allures basiques... Rien de bien changeant. Et est ce que chez lui aussi rien ne changeait ?
Un poids sur son épaule le fit sursauter. Le temps avait passé en un clin d'œil, et déjà Kyoya se trouvait là.
-Enfin décidé à me parler ?
-Je veux voir la photo.
-Ouai. J'l'ai mise sur mon téléphone, là, regardes.
Il sorti un portable plat avec seulement un grand écran tactile. Il posa son doigt sur un menu, dans ses images, puis sur une petite miniature qui s'agrandie.
-Je l'ai prise en douce, alors c'est pas le top, hein.
Ryuga identifia très clairement les personnes. Son petit frère se trouvait au centre, habillé avec un jean et une veste d'un de ses mangas préférés. Le petit à ses côtés, s'était Yu, un enfant plus ou moins lié à la famille. Avec lui, Tsubasa regardait quelque chose à une vitrine. Ses cheveux argentés désormais coupés. Il avait grandi. Puis son frère. Ryuto. Il lui ressemblait de plus en plus et possédait même une coloration rouge lui aussi ! Sur la droite. Plus grand, plus musclé. Oui. Ce gars...
-Tu le reconnais ?
-Bien sûr que oui !
-Et pourquoi tu n'étais pas avec lui ce jour là ?
Décidément, c'était la journée des questions familiale là... Mais bon... pour une fois.... Puis parler à un gars qu'on ne reverrait jamais....
-Je suis en foyer d'accueille. Lui il est chez mes parents.
-Ben... Pourquoi vous n'êtes pas ensemble ? C'est toi qui es parti ?
-Si on veut... Je suis parti seul en foyer, et j'ai laissé tombé ma famille et inversement.
-Et ton frère ne te manque pas ?
-ça fait six ans. Il avait sept ans. Tu vois un peu les souvenirs qu'il a de moi... Le tyrannique Ryuga ! Toujours en train de lui crier dessus !
-Toi ? Je ne te crois pas.
-Moi... ? Moi non plus...
Ryuga éclata alors de rire. Un rire étrange, comme si il libérait un brin de tristesse. Une main cachant son visage, il rigola fortement, comme un fou. Son délire s'estompa puis il se releva. Il serrait les dents. De colère ? De regret ? Kyoya eu du mal à discerner, mais lorsqu'il vit son ami commençait à s'en aller, il lui prit alors le bras, le forçant à se retourner pour le regarder. Une larme coulait sur son visage.
-Sors avec moi ! répliqua alors de but en blanc le garçon aux cheveux verts.
-Quoi ?
-Tu ne voudrais pas sortir avec moi ?
Le blandin ne rigolait plus et adoptait un air sérieux, le regard plantait dans celui de l'autre. Il essaya de comprendre ce qu'il avait loupé pour comprendre de tels mots. Mais rien ne fit. Ces mots demeuraient exacts.
-Pourquoi sortir avec toi ?
-ça m'est venu d'un coup. Je me disais... que ça pourrais peut être marché.
-Et tu vas me sortir que tu as vécus des choses dures toi aussi ? Que tu as un frère dont tu es séparé et que du coup tu comprends tout ? Les mecs ne m'intéressent pas. Ni les filles d'ailleurs. Je veux pas m'encombrer. Désoler.
Cette fois, ce fut au tour du deuxième de rire ouvertement.
-Ne viens pas pleurer quand tu seras au pied du mur alors. A une prochaine.Ryuga ne comprit pas vraiment ce que voulait dire les paroles de Kyoya. De quel mur parlait-il ? Il voyait un obstacle là où n'y en avait pas. Pour le moment, tout se passait bien. Damian allait enfin sortir de cette chambre blanche et partir pour le collège. Et depuis, personne ne lui parlait de son frère ou sa famille. Tout allait bien. Il ne s'ennuyait plus en cours. Il vivait simplement. Au foyer, les enfants avaient finis de le mettre totalement à part, et le retour du blessé aida beaucoup pour ça.
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